Dans un cadenas deux prénoms ont verrouillé à jamais au dessus des flots de la seine, leur amour désespéré. Un geste qui tient tout à la fois de l'éros et du thanatos, de l'instant et de l'éternel, de la futilité et de la gravité. Un geste qui empreinte toutes les dimensions du sacré.
La
puissance de ce geste a été remarquée et répliquée. Les
aspérités tragiques du geste premier sont lissées, le rituel met
en scène le romantisme. Un rituel d'amour au dessus
de la seine s'est fomenté. Et toutes les surfaces qui surplombent la
seine sont recouvertes de cadenas. Des cadenas qui ont été préparés
à l'avance par les amoureux, des cadenas tout juste achetés, des cadenas gravés, des cadenas décorés, des cadenas bien
authentiques... Une pulsion du groupe que rien ne semble arrêter :
il en pousse toujours plus, et toujours plus loin.
On
ne parle plus beaucoup de marketing viral... pourtant c'est efficace
une maladie d'amour... Les marques pourraient proposer des
expériences virales. A condition de mettre du sens dans ces
expériences, l'expérience devient un rituel et donc nouvel usage de
société.
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