mercredi 7 janvier 2015

machine à coudre contre nature

Moi aussi je veux faire par moi même ! Donner de la personnalité à mes housses de couette ! Comme c'est tendance ! Je m'imagine déjà entrain de concevoir des habits pour la poupée de James, d'imaginer et réaliser des déguisements d'indiens et pirates, des sacs en tissus... Et voilà un jour cette envie est devenue réalité : il y a une machine à coudre dans ma vie. 
A 35 ans, pour la première fois je touche cette machine domestique. Vous ne pouvez pas imaginer ma perplexité face à cette machine ! D'abord ce n'est pas très beau, un peu repoussant, on ne sait pas par où l'attraper et c'est encombrant. Puis malgré l’appui de « tuto » web, de bouquins et du mode d’emploi, c'est vraiment un mécanisme hermétique pour un néophyte. Un jour la machine me fait un peu moins peur, je l'installe sur la table, je me lance. Pendant plus de 3 heures, j'essaye de comprendre ce qu'est une « canette », les tenants et aboutissants de l'enfilage de la machine, l'intérêt d'un pied abaissé... Pour qui ne connaît rien à rien aux machines à coudre comment imaginer qu'il faille enfiler deux points de la machine ? Toutes les machines à coudre sont un peu pareilles, mais il n'y a pas un principe propre à une marque qui serait parfaitement bien expliqué...
Je me suis accrochée, plus par défi et honneur, que par réelle envie de personnaliser cette housse de couette. La machine m'impose ses gestes et m'enferme dans sa logique. C'est à moi de m'adapter, de me contraindre. Je vous assure cela enlève beaucoup de « fun » à la couture home made.
À l'heure des smart-phones et tablettes, 3 heures pour apprivoiser un mécanisme c'est très long... A l'heure du smart-phone, la machine à coudre est contre nature ! Les smart-phone sont des technologies de pointes qui s'appuient sur nos intuitions d'utilisateurs pour atteindre la plus grande simplicité. Une utilisation quasiment « innée », puisque nous nous extasions devant les très jeunes enfants qui manipulent les écrans...
Mais quand au bout de 5 soirées de tensions, de rires nerveux, d’abattements et d'exaltations en tête à tête avec la machine, j'ai tenu à bout de bras ma conception d'une housse de couette pour « tolder », j'ai été envahie d'un grand sentiment de gratitude envers cette satanée de machine.

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