A
35 ans, pour la première fois je touche cette machine domestique. Vous
ne pouvez pas imaginer ma perplexité face
à cette machine ! D'abord ce n'est pas très beau, un peu
repoussant, on ne sait pas par où l'attraper et c'est encombrant.
Puis malgré l’appui de « tuto » web, de bouquins et du
mode d’emploi, c'est vraiment un mécanisme hermétique pour un
néophyte. Un jour la machine me fait un peu moins peur, je
l'installe sur la table, je me lance. Pendant plus de 3 heures,
j'essaye de comprendre ce qu'est une « canette », les
tenants et aboutissants de l'enfilage de la machine, l'intérêt d'un
pied abaissé... Pour qui ne connaît rien à rien aux machines à
coudre comment imaginer qu'il faille enfiler deux points de la
machine ? Toutes les machines à coudre sont un peu pareilles, mais il
n'y a pas un principe propre à une marque qui serait parfaitement bien
expliqué...
Je
me suis accrochée, plus par défi et honneur, que par réelle envie
de personnaliser cette housse de couette. La machine m'impose ses
gestes et m'enferme dans sa logique. C'est à moi de m'adapter, de me
contraindre. Je vous assure cela enlève beaucoup de « fun »
à la couture home made.
À
l'heure des smart-phones et tablettes, 3 heures pour apprivoiser un
mécanisme c'est très long... A l'heure du smart-phone, la machine à
coudre est contre nature ! Les smart-phone sont des technologies
de pointes qui s'appuient sur nos intuitions d'utilisateurs pour
atteindre la plus grande simplicité. Une utilisation quasiment
« innée », puisque nous nous extasions devant les
très jeunes enfants qui manipulent les écrans...
Mais
quand au bout de 5 soirées de tensions, de rires nerveux,
d’abattements et d'exaltations en tête à tête avec la machine,
j'ai tenu à bout de bras ma conception d'une housse de couette pour
« tolder », j'ai été envahie d'un grand sentiment de
gratitude envers cette satanée de machine.

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