L'attachement par les tripes, viscéral et irrationnel qui lie un parent à
son enfant. Cet attachement se traduit dans notre quotidien de citadin
par une grande proximité. Vivre dans un logement où on peut anticiper une chute, un coup sur le coin de
la table. Avancer le long de trottoirs étroits en se tenant par la main. S'agiter dans un square sans
jamais se perdre de vue au milieu les hurlements joyeux des enfants. Se
faire peur quand allongé derrière un linéaire (dans une démonstration
très corporelle de son raz le bol du shopping), il a disparu du champ
visuel.
En montagne, dans notre huis clos sans murs, sans que la confiance ne soit jamais rompue, nous avons pu mettre de la distance géographique dans l'attachement. Un soir, en revenant vers la cabane avec l'eau nécessaire aux prochaines heures, de très loin je distingue le bonhomme devant la porte, alors que son père à une distance au moins égale à la mienne, cherche du bois. Instinctivement j'allonge le pas, pour qu'il ne soit pas seul plus longtemps. Mais plus je m'approche, plus je perçois combien il est serein, plus je reprends le temps de contempler le spectacle qui nous entoure : nous sommes entrain de nouer un nouveau type d'attachement.
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