jeudi 21 avril 2016

#kissesfor2016, baby you can drive my car ! // comment le branding de l'automobile renoue avec la singularité ?

Mes relations avec l'automobile sont un peu complexes et paradoxales : je n'ai jamais possédé de voiture, j'ai longtemps refusé de conduire malgré l'obtention en 1 coup du permis de conduire à 19 ou 20 ans, pas d'accident ni accrochage, pas de contravention sauf 1 pour parking. Et puis l'automobile est devenue un espace familial de vagabondages le long des itinéraires verts des cartes Michelin ! Il me tarde de remettre notre tente dans le coffre de la Panda !


La découverte de cet aspect de l'automobile ne me rend pas amnésique. Les constructeurs automobiles pourront toujours nous noyer dans les émotions tendres de l'enfance, du temps où l'automobile était tout, je n'oublie pas la trahison, la tromperie, le foutage de gueule... "Oh oui Oh oui prend moi pour une conne!"


A ce prix là, autant dénicher une voiture qui ait encore une identité : avez vous remarqué le retour sur les routes de campagne des Lada, Range Rover... bien carrées bien carénées : autant polluer avec du style !


Design Studio, l'agence branding d'Airbnb, Treatwell... vient de dévoiler la nouvelle identité de Drivy. Le logotype en lui même ne fait pas "whaou" (mais oui ce fameux effet que toutes les agences recherchent), ni pour le moment le territoire de la marque. C'est étrange parce qu’apriori il avait un casting et un timing parfait ! Peut être que l'agence n'a pas encore les moyens (temps et finance) de développer le territoire de la marque : iconographie, film, contenu... qui permettrait d’insuffler de l'émotion, de la vie dans la marque? Peut être aussi que la partie immergée de l'iceberg branding n'est pas suffisamment costaud pour donner l'équilibre à la marque. L'ambition de la marque "rendre la location de voiture plus efficace que la possession", n'est pas génératrice d'une catharsis. Evidement que nous voulons un service efficace, l'efficacité seule est de l'ordre de la dette, mais que me donne la marque Drivy ! Une marque comme Amazon se construit sur l'efficacité, mais cette efficacité est mise au service d'un choix beaucoup plus large et d'un meilleur prix. Le positionnement de Drivy, est marketing, commandé par le marché et les utilisateurs "Aujourd’hui, Drivy n’est plus un bon plan utilisé occasionnellement par les adeptes de l’économie collaborative, mais un service fiable utilisé régulièrement par les urbains. L’évolution de notre identité illustre concrètement notre mission : permettre à chacun de se déplacer plus facilement, sur demande, grâce à un service fiable, sans friction et disponible à chaque coin de rue” explique Paulin Dementhon, Fondateur et Président de Drivy. Et on reste collé au niveau du marché, des utilisateurs. Je ne comprends pas qu'elle est la vision de la marque Drivy : qu'est ce que les utilisateurs, les publics sont invités à partager?



Mais toutes les marques n'ont peut être pas envie / besoin d'être génératrices d'émotions ? Cependant, une marque doit accepter son rôle culturel. Tesla : quand tu regardes ce logo, cette identité ... c'est bien, il n'y a rien qui soit rédhibitoire, mais la marque ne donne rien d'autre que le produit : une voiture électrique. Et pourtant, impossible d'évoquer la marque Tesla sans penser à Elon Musk, sa vision disruptive de l'avenir, du business et de la production, son aplomb et son audace !



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