#MomentsParfaits les bulles 6 coques de Gripp

J'ai pas encore 10 ans, ce sont encore les années 80, les corps sont beaux, bronzés, sains, vifs, les dents blanches et mon sweater vert. Pendant les vacances, très longues vacances d'enfants d'expatriés, il y a la colonie de Gripp. Camp de vacances où je retrouve des camarades partis définitivement de Pointe Noire, mais que l'on retrouvera dans un an à Douala... Le monde des "expats'" vu par les enfants de moins de 10 ans... Une bulle ouverte sur le monde... mais une bulle quand même... A Gripp, la bulle est physique, elle a 6 coques, elle permet aux enfants de moins de 10 ans d'expérimenter la liberté, l'autonomie en toute sécurité, et j'ai adoré ! Ici la France était futuriste comme dans les Astrapi, bien pensée, sans attache avec des traditions "françaises" qui n'avaient pas beaucoup d'emprise sur moi, vu que je n'y avais pas encore passé beaucoup de temps, en France...

Elf a disparu... les bulles aussi... comme l'esprit pionnier? l'envie de modernité? Pour Elf, je sais bien que tout n'était pas clean, mais cela ne doit pas occulter l’enthousiasme des techniciens, géologues, ingénieurs qui, alors qu'il n'y avait pas Internet et donc Skype, partaient avec toute leur famille dans des pays lointains. Ils n'étaient pas à plaindre, ils n'ont pas été toujours cleans, mais ils avaient du cran. Pour les bulles, quelques doux dingues les retapent...

Dans la modernité des bulles 6 coques, ce qui me plaisait le plus c'est l'efficacité : il y avait tout ce dont on a besoin en vacances, mais pas plus. Une efficacité "Good Enough" qui permet d'être plus vite dehors, plus proche de la nature. Une version "ère Pétrole" du cabanon du Corbusier? Et je vous laisse visiter, lire ce que vous pourrez sur les théories du Corbusier sur ce qui est nécessaire, ce qui est bon, ce qui est bien dans un objectif de dépassement des techniques de constructions :  "Less but better"
Une certaine frugalité qui est tout sauf rétrograde, une frugalité moderne qui résonne avec une vision du corps. Dans mon enfance, les corps étaient là. La peau, les muscles, les seins étaient visibles. Pas exposés, juste là. Il y avait beaucoup de plage de culs nuls, pas beaucoup de soutiens gorges... Et du coup quand j'ai vu à l'issue de l'exposition du centre Pompidou cette photo :

J'ai pensé qu'il n'y avait rien de mieux que vivre tout nu, pour être bien.