lundi 27 juillet 2015

La question du beau ...

beau, belle ou bel (devant voyelle ou h muet), belle adjectif (latin bellus, joli).
Qui suscite un plaisir esthétique d'ordre visuel ou auditif. Qui suscite un sentiment admiratif par sa supériorité intellectuelle, morale ou physique. Qui est agréable, qui cause du bien-être. Qui est remarquable par sa grandeur, son importance. 



Pour éviter le "j'aime"/"j'aime pas", j'ai l'impression que toutes ces années passées en agence, j'ai soigneusement évité de prendre la parole sur le "beau". Ce "beau" à la fois universel et subjectif : un concept polémique. Pendant des années j'ai parlé d'efficacité, d'harmonie, de sensibilité... pour ne pas dire "beau" parce que j'aurais risqué de ne pas être comprise. Et maintenant je suis libre, libre de poser la question du "beau".

Ou plutôt libre de poser la question : "pourquoi sommes nous si peu éduqués au beau?". 
J'ai eu la chance de vivre à Rome enfant, la chance de suivre des classes d'histoire de l'art dans les petites classes du collège, la chance de m'endormir entourée d'albums colorés, la chance d'avoir eu des maîtres, maîtresses et professeurs non conventionnels... et à l'heure où une partie de la France s'inquiète de la maîtrise des acquis fondamentaux, ce qui personnellement me fait dégonder ce sont les fautes de goût ou pire le manque de goût.

Une illustration : après la visite d'une belle exposition au Palais de Tokyo (Patrick Neu jusqu'au 19 Septembre) (et bien oui, c'est d'autant plus un scandale, que le "beau" reste accessible) vous profitez de la fin de journée sur les terrasses devant la Seine. A vos pieds, le restaurant le Monsieur Bleu. Tout à l'air très sélectif, très propre, très "beau". Les "belles personnes" traversent la terrasse inférieure... mais beaucoup ne sont pas "belles". Elles ne seront pas re-toquées par le maître d’hôtel parce qu'elles portent ce qui à l'air chic et sélectif, mais il manque le plaisir esthétique, l'admiration, la grandeur. Les pantalons ne sont pas taillés, les couleurs fades, les robes ont dues être portées lors du mariage de la cadette il y a deux étés. Cette élite qui a les moyens de dîner chez le Monsieur Bleu, ne sais pas reconnaître ce qui est "beau". Et sur la même terrasse, un jeune homme exécute une belle figure de skate : allongée, élancée, racée...



J'aimerais que l'art et l'histoire de l'art soit valorisés, que l'on s'assure que chacun sache reconnaître une composition, une harmonie, comme on doit savoir compter et écrire. Je ne sais pas si la société serait meilleure, mais peut être qu'elle serait moins chiante, moins moyenne, moins moche.

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