mercredi 8 juillet 2015

#MomentsParfaits sur les chemins de Grèce


L'air commence à étouffer les rues de Paris, la tête bourdonnante je prépare le sac de voyage dans une angoisse profonde que je ne parviens pas à faire remonter à la surface, malgré l’excitation de mon fils, malgré le bon sens rassurant de mon amoureux ... Ils sont fous, ils sont irresponsables, pourquoi poussent ils les humains à prendre les poings et les armes? ... Je crains de nous jeter au milieu d'un brasier d'instabilité. Avant de partir, je sors retirer du cash à l'ATM, la torpeur ne fait qu'amplifier une impression de fin du monde. On est le 29 Juin et on prend l'avion pour Athènes. La Grèce ne rembourse pas le FMI, la tension creuse les traits des autres passagers du paquebot qui nous emporte à Sifnos, je paye la chambre d’hôtel en cash : rien ne se passe, mon angoisse reste tapie dans le fond de mon ventre. Les premières heures passées dans l'île, me donnent l'impression d'être enfermée dans une prison de lumière et de douceur. Mon angoisse se répercute sur l'humeur de mon fils, sur la patience de mon amoureux... il faut que je m'échappe.
J'attrape la première balise de grande randonnée rouge et blanche, et ne la lâche plus. 10 min, 20 min, 1 heure : la beauté de l'île s'ouvre, je commence à m'évader dans la richesse de ses odeurs. 2 heures: le vent fait tourbillonner mes idées, la chaleur me fait suer mes peurs, le soleil me rend plus belle. 3 heures : je réalise que les chemins qui me transportent ont été tracés et traversés il y a plus de 5000 ans... Mettre mes pas dans ces milliers d'empreintes, d'histoires, de peines et bonheurs... Mes pas se font légers, et enfin je me laisse aller à boire un café, à regarder nos hôtes dans les yeux pour y voir une détermination de fer. Le monde peut tout leur arracher, personne ne pourra enlever ces îles, ces paysages, ces chemins, leur histoire.

On est le 5 Juillet, les Grecques depuis leurs millénaires d’existence réapprennent au monde ce qu'est la démocratie. Et pour moi c'est le grand choc. Je découvre Athènes, une agora à ciel ouvert, une ville d'expression ouverte. Pas envie de "faire" l’Acropole, l'histoire se fait là dans les rues bouchées de végétation du quartier Exarchia. Les murs hurlent, les jeunes déambulent. Alors qu'ils sont entrain de dire au nom d'une partie de l'Europe, NON à l'austérité au service d'une finance aveugle et gloutonne, ils restent calmes. Peut être qu'ils savent que rien ne se joue en un jour? Mon fils sous le bras je sillonne les rues au petit matin, on prend des photos. Je n'ai plus d'angoisse, je n'ai plus envie d'avoir peur, je n'ai qu'une très grosse envie de liberté.
 






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