mardi 28 juin 2016

#nourrir son nouveau né au #biberon, et #subir une souffrance, une punition // pourquoi les besoins des femmes restent une source de richesse sous exploitée ?

Oui, je l'avoue, je n'ai allaité ni mon fils aîné, ni ma fille de quelques jours. L'allaitement ne fait pas partie de ma culture familiale : 3 générations de mères qui nourrissent leurs enfants au biberon, 3 générations d'enfants épanouis, entourés d'amour, au développement optimum. C'est aussi une posture intellectuelle, j'ai du mal à me considérer comme une nourriture ... C'est aussi un trait de personnalité, l'indépendance à tout crin, personne n'est indispensable ... C'est enfin, peut être le moyen de me détacher de l'enfant que j'ai porté, caressé presque constamment lorsqu'il était dans mon ventre … et maintenant qu'il peut sentir l'air sur sa peau, j'ai besoin de le sentir grandir et se fortifier en dehors de moi... Bref, je nourris mes enfants au biberon, c'est mon choix, irrationnel, personnel, maternel, sans concession. Un choix qui me permet de ne pas connaître le stress de l'allaitement : est ce que l'enfant mange assez ? Ni de une fatigue supplémentaire : les biberons doivent être espacés dans le temps, ce qui laisse du répit aux parents...


Il y a quelque jours, à la naissance d'Aimée, mon dossier précisait bien que je ne souhaitais pas allaiter mon enfant, et dès la naissance j'ai pu lui proposer un biberon, mais on ne m'a pas donner le médicament qui doit stopper la montée de lait et qui avait bien fonctionné lors de la naissance de James. A ma demande, une réponse floue, les heures passent … finalement on m'annonce que ce médicament n'est plus prescrit ! et on me propose de l'homéopathie et des feuilles de choux ! Arrrrg au secours... mais pourquoi ne pas avoir donné l'information avant ? J'aurais prévu les bandes, les feuilles de choux et les granules ! et surtout je me serais préparée psychologiquement... Les heures passent, mes seins gonflent comme des ballons de foot, Aimée les cherche désespérément ... et au moment où elle subit les affres de la première digestion, je suis incapable de la serrer sur monte ventre, tant mes seins me font souffrir... Après cette affreuse nuit, mes ennuis continuent : les nausées, la fièvre, les seins tendus, les écoulements de lait intempestifs, les pincements...

Des souffrances aux quelles je n'étais absolument pas préparée, j'ai l'impression d'être punie d'avoir choisi de ne pas allaiter Aimée ! Je suis fatiguée et en colère !

Aujourd'hui, presque deux semaines après la naissance d'Aimée, les choses rentrent dans l'ordre. Et comme pour beaucoup de malédictions féminines, la souffrance s'efface … et je retiens que s'il n'y avait pas eu de biberons, j'aurais pu faire vivre mes enfants ... mais aussi que le lien mère, enfant est bien plus et primaire que ce que j'avais conçu jusqu'alors : à chaque cri d'Aimée, chaque élan d'amour de James, dans mon sein un pincement que j'ai appris à apprécier.


Mais au delà de ces considérations naturalistes, je reste stupéfaite de constater qu'une fois de plus, la minorité qui compte pour 50% de l'humanité, sans la quelle aujourd'hui encore l'humanité ne pourrait se reproduire, soit si peu considérée. Pour les femmes, pas de médecins, mais des sages femmes … Des femmes et parfois des hommes qui se dédient à la femme et au nourrisson, formés, responsables, prescripteurs de médicaments, mais qui n'ont pas le status de médecins... Pour les femmes, pas de confort, même au moment où elles sont le plus fragilisées … les femmes qui doivent endurer toutes les douleurs, il ne faudrait pas leur donner le pouvoir de les maîtriser : elles deviendraient bien trop puissantes ! Alors, s'il vous plaît, vous les quelques femmes chercheuses, cadres dans les laboratoires pharmaceutiques, ayez l'audace d'orienter vos développements au bénéfice de cette importante minorité !

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