vendredi 21 octobre 2016

#RandomnéesDuJeudi retour vers le futur #cdg #aeroport #aeroville

dessein branding : les technologies, les mode de vies passent, certaines marques restent, les quelles? comment rester contemporain quand on a été l'image d'un futur qui finalement ne se réalise pas?
impulsion personnelle : pourquoi le brutalisme reste si fascinant? comment le béton peut il être sensible?

Vacances scolaires ... visite à son grand-père ... déposer aux bons soins de l'hôtesse de l'air mon bonhomme de 5 ans, à 8h du matin, à Charles de Gaule, Terminal 2G. Excitation, fatigue, une pointe d'inquiétude. Presque irréel l'autoroute, les 4 voies, les échangeurs, les lumières dans la nuit, l'arrivée dans la zone aéroportuaire, les avions qui passent sur la passerelle, les véhicules spécialisés, les ponts, les tours... arriver à l'aéroport avec un bonhomme de 5 ans, c'est déjà un voyage dans le temps. Je me souviens du frisson qui m'étreignait moi aussi à 5 ans, quand on partait très loin, la dernière image que l'on emportait c'était cette efficacité, puissance, vitesse : le futur. Mon bonhomme est parti et je me laisse vagabonder entre les terminaux, les halls, dans les boyaux de l'aéroport.


Sans autre objectif que celui d'errer, je constate que l'impression de puissance est toujours là. Une puissance futuriste, brutale qui commence à dissoner quand le monde commence à questionner son mondialisme, son gigantisme, son autoritarisme. Je constate que le béton, la beauté de la matière, l'élégance des formes est le fil conducteur entre les différents terminaux, et s’harmonise merveilleusement avec l’apesanteur des nuages et la brillance métallique des avions. C'est brutalement beau. Une beauté qui s'impose aux visiteurs, une première impression de la France futuriste, ingénieuse et audacieuse. Mais à l'heure de la réalité virtuelle, de la data, du plasma, je me demande si tout ce béton, ce goudron... ne sont pas déjà les vestiges d'un monde passé.


Je poursuis ma visite par Aeroville, un centre commercial, centre de loisirs, centre de vie... C'est une tannée pour s'y rendre en transport en commun, alors que je RER passe juste devant... zones commerciales bâties sur le mythe de la voiture et de la consommation de masse. Où est ce mythe? J'ai l'impression que ce mythe déteint aux lavages à l'austérité voulue ou subie. Et à mesure que ce mythe pâlit, les entrepreneurs ravivent ses couleurs avec des concepts, des expériences, des innovations retails. Aerovielle est un centre commercial de référence, tout est fait pour que les courses deviennent une "unexpected experience". Chaque boutique est un flagship, le shopping est valorisant. Je constate une montée en esthétisme généralisée, même pour les enseignes low cost. Un transfert des codes du luxe, où la massification devient scénographie, où le prix est une information graphique. J'ai du temps, je me promène, mais étrangement pas d'impulsions d'achat subites. Suis-je snob? Est-ce que ces expériences commerciales sont sincères? le reflet de la qualité de coupe et de tissus des vêtements? Est ce que ces expériences sont une performance?


Auchan ! la locomotive, le rendez-vous consommation de masse hebdomadaire, le remplissage de cadi comme on remplit les cœurs ... Auchan, la vie la vraie, à la peine depuis plusieurs années pour renouer avec la dynamique d'avant... avant la crise... avant la prise de conscience... Auchan, une grande boîte peut être un peu vide de sens. Et dire que quand on revenait en France, l'hypermarché s'était Le truc, La richesse, La modernité, L'ouverture de tous les possibles, on pouvait passer plusieurs minutes à choisir un yogourt... à l'époque les best sellers était Danette et Bio de Danone (Activia)... Aujourd'hui, je regarde avec une pointe d'ironie le parti pris architectural retail pour le parpaing, des gaines apparentes : c'est chic et pas cher... mon voisin qui compare les prix sur la grosse promo sur le café le ressent il? N'est ce pas du foutage de gueule pour ceux pour qui le prix est subi? Ah oui... oui le prix, le lait 1er age épaissi c'est pas le même prix ici, qu'à Paris... Rayon des détergents, la déterge pique encore le nez,un peu moins les yeux... les offres écolo se multiplient, le pop efficace semble tirer ses derniers éclairs... et puis le gros du peloton semble emberlificoté dans un exercice de recherche d'équilibre entre deux visions opposées : ici on mélange ingrédients et promesses d'efficacité, là caution d'une grande marque et achat malin... pas facile de ne pas perdre les consommateurs fidèles (comment pouvoir imaginer que l'on puisse être fidèle à une marque, alors que l'on a du mal à être fidèle à nos croyances, amours, nous même...) ... pas facile de capitaliser sur le passé de la marque et d'intégrer les "insights" qui permettrons à la marque de au moins rester dans les linéaires...


Auchan ! la grande conso, la magie de la GMS : Poulain renaît de ses cendres grâce à la recette Mondelez, le mix&match, Poulain et Carambar ... et ça marche non? ça vous donne pas un tout petit peu envie de Poulain... La magie de la GMS : Finalement une pizza, c'est quand même mieux quand elle est fabriquée par des Italiens, et puis, par la même occasion ça légitime un peu la marque... presque Italienne... zut! merde! ils font chier avec leur problématiques d'origine, de traçabilité, de proximité, de nationalisme, de capitalisme.... oups! La magie de la GMS : La petite ferme, le petit lait, des petites chèvres, des petites brebis... bien loin de tout le business autour des vaches, et hop, une inno Yoplait ! c'est vraiment mignon, on a presque envie d'oublier General Mills, les actionnaires, les éleveurs, la crise du lait...

 
à creuser : est ce que les marques de l'agro-industrie peuvent survivre, sans mentir, sans jouer sur les mots avec la transparence, l'espérance et la confiance des consommateurs? Est ce que l'on peut dire la vérité aux consommateurs? qui essaye? Ferrero avec Nutella?
à développer : c'est quoi le Brutalisme pour les marques ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Balisez cet article
Tag this post