mardi 11 octobre 2016

#RandomnéesDuJeudi Roma! #FraAngelico #Raffaello #Michangelo #Bernini de la poésie à la puissance, du rustique au baroque et tjs la stupeur

dessein branding : qu'est ce qui est universel? comment se fabrique un canon de beauté?
impulsion personnelle : que faire des souvenirs, comment entrer en processus de sublimation? 


Quelque jours à Rome, quelque jours seule dans les rues de mes souvenirs, en attendant que mon amoureux soit libéré de ses obligations de création dans le Palazzo Farnese... et mes pas m'ont menée vers la Chapelle Sixtine. Ce n'est pas sexy ... ce n'est pas un lieu secret ... mais les trésors rangés dans les vitrines du musée du Vatican, les jardins luxuriants et apaisés, les colonnades de la basilique St Pierre... Très vite je me retrouve dans les grands bras accueillants du parvis de la basilique Saint Pierre. Je me dirige au plus vite vers les musées et la chapelle Sixtine. Je sens que quelques personnes remontent le courant des visiteurs... en marmonnant "skip the lines", "skip the lines", "skip the lines"...




J'ai tout mon temps, et surtout envie de ne parler à personne, alors j'ignore "skip the lines". Bientôt j'arrive au niveau de la file d'attente. Pas si terrible, je prends mon guide et remets mes connaissances au clair, pour savourer pleinement la rencontre avec les œuvres. Cependant que nous patientons, mes voisins et moi nous faisons harceler par "skip the lines", "skip the lines", "skip the lines". Comme des mouches, sans cesse ils reviennent :"skip the lines", "skip the lines", "skip the lines" ... Et il commence à pleuvoir... Et le harcèlement s'intensifie. Aucune pitié, aucun répit "skip the lines", "skip the lines", "skip the lines". Ils se sont camouflés en touristes ou en guides multi-lingues, ils abordent des badges, des capes avec des mentions "Vatican". Mais la pression qu'ils exercent, les détails des chaussures, l'urgence et la concurrence féroce à laquelle ils se livrent, me mettent en état d'alerte. Des flots de "skip liners" arrivent, ils passent d'un restaurant à l'autre, d'un groupe à l'autre. Vaguement je m'imagine les ex-migrants, s'occupant des migrants des arts et de la culture, de la même façon qu'eux même ont été traités. Je commence à éprouver la "line", est ce que je m'obstine? La pluie redouble. Puis finalement je m’aperçois que l'on avance plutôt bien. C'est surtout l'inconfort de cette pression qui est long. Je rentre dans le musée, une désorganisation totale règne dans le hall, cependant très vite j'obtiens un billet. Je m'engouffre dans les couloirs pour aller au plus vite aux stances de Raphaël, avant d'arriver à la chapelle Sixtine : je prendrai le temps de musarder autour des statues gréco-romaines et dans la pinacothèque après. Et là, je subis le 2ème effet kisscool du phénomène "skip the lines". Les toutous, sont parqués en groupes immenses, mous et assez compactes. Ils obligent l'ensemble des visiteurs à supporter leurs pieds trainant, leurs odeurs, leurs mastications et bouchant les couloirs... Je déteste que le Vatican permette qu'autant de personnes entrent dans le musée en même temps. Je hais l'idée qu'un ticket d'entrée à 16 euros ne soit pas un frein à la "touristace". Au secours !


Je peste, je fume et je fulmine, et en furie, j'entre dans la première stance de Raphaël... et puis c'est magnifique. Je m'émeut de ce détail de l'école d'Athènes : prendre des notes à la volée, courir après le savoir, glorifier la philosophie, l'art de se questionner. En face, la foi : le miracle de la douceur, de la puissance de l'innocence et de l'élégance d'un flou. Et ça marche malgré la lourdeur du décor, malgré la lourdeur du thème #lessisbore (.... enfin dans le doute mieux vaut s’abstenir). Enveloppée dans les flous de Raphaël je me laisse porter jusque dans la chapelle Sixtine. C'est extraordinaire de laisser courir mon regard encore une fois sur cette vision de la création et du jugement dernier. Plus loin, au détour d'un couloir des fresques extraites des ruines d'Ostia Antica. Il me semble que le style passe, mais la beauté reste.


J'affronte une fois de plus la foule de la "touristace", peut être le prix à payer devant l'universellement beau, pour me recueillir devant la Piéta. Dans le marbre sculpter la vie dans ce qu'elle a de plus vibrant : l'amour et la tristesse. Tout autour, le baroque est flamboyant et je fonds pour des anges chérubins.


à creuser : pourquoi le service est une expérience globale, qui ne peut pas être opérée par des acteurs indépendants
à développer : LessIsBore, la lassitude de la simplicité ...

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