mardi 29 novembre 2016

#RandomnéesDuJeudi à fleur de peau #fantinlatour, le #XIXème, avec Carine Fillot @carinefillot

dessein branding : l'hyper-réalisme VS le sur-réalisme, contenir la vérité des émotions dans des symboles ou travailler les flous pour suggérer une émotion
impulsion personnelle : quand à l'intérieur tout est dur comme un caillou, la peau est fébrile comme un pétale de fleur, à fleur de peau


Le XIXème siècle, l'apogée du classicisme bourgeois. Le XIXème siècle, le progrès technique, le recul social. Le XIXème sentiments exacerbés et incarcérés. Dans cette exposition que de cheveux gris ... le frisson d'une peau frippée devant la parfaite représentation d'un bouquet de fleurs fraîches dans un vase de Gien. Une nature morte peinte par un être presque éteint de ne pas pouvoir s'exprimer. "Je ne peux vous donner une idée de moi, de mon éducation, de mes premières années, de ma pauvre et tourmentée existence, de mon pauvre esprit tout nerveux, toujours replié sur moi même, toujours seul, toujours aspirant au bonheur à la gloire, à l'art, jamais content, jamais satisfait, j'ai trouvé en vous le premier repos". En lisant ces mots envoyé par Fantin Latour à son galeriste Londonien, je suis tombée un peu amoureuse.

 

Et pourtant je ressens son ouvre comme un ennui, une longueur, très lente, très triste, très sérieuse, très studieuse, très laborieuse, très XIXème. "On peint les gens comme des pots de fleurs". Pas un sourire, pas un souffle d'esprit ... mais une posture d'autorité, surannée, de l'artiste au travail. Le trait est précis, les couleurs fanées. Pas de contraste, pas de touché, pas d'action... Est ce que le réel est statique et uniforme? Est ce que le réel est à ce point complexe qu'il faut le lisser pour se rassurer ?


Et Henri se nome Fantin Latour. Un nom espiègle, une légèreté, une poésie. Et son œuvre est entrée dans notre bagage culturel. Portraits de groupe, la beauté de Rimbaud, la toxicité de Verlaine, le regard de Manet... Moins connus, ses monuments hommages à Berlioz et Wagner. Intéressantes passerelles entre les arts, pour célébrer l'art des sentiments. Fantin Latour était passionné, attiré, intrigué par les avant-gardistes de son temps, sans pour autant partir avec eux dans l'inconnu des in-convenances. Parce qu'il devait vivre de son art? Parce qu'il ne savait pas dans quelle avant garde aller avec son talent? Alors, je me ressens amoureuse d'Henri Fantin Latour... j'ai envie de le rassurer, de le pousser à bousculer ses vases et pots de fleurs, pour retrouver l'air frais des voyages, l'évasion du Japon.

 
Henri Fantin Latour qui n'a peint que des corps corsetés mais collectionnait les photos de femmes nues dans des poses suggestives. Le XIXème siècle ... le moi, le surmoi et le ça, sous moi ... l'hypocrisie, l'impossible douleur d'être un individu total. Et Henri Fantin Latour se peint, encore et encore. Selfie, pour répondre à la question du moi total?

à creuser :est ce que le fait de ne pas pouvoir exprimer ses sentiments, de ne pas pouvoir les embrasser est toujours le reflet d'une hypocrisie?
à développer : qu'est ce que la sincérité? 

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