jeudi 24 novembre 2016

#RandomnéesDuJeudi oh my G. gentrification. Prendre le temps de regarder la mutation entrain de se faire

dessein branding : observer le point de bascule de ce qui est encore un peu populaire à ce qui sera demain cool, la gentrification
impulsion personnelle : est ce que le changement est en moi tout au tant qu'autour de moi, et donc imperceptible?
 Depuis 9 ans je traverse, respire et vit dans le quartier de Château Rouge. Et comme les vieux de la vieille, je peux dire : "de mon temps c'était pas ainsi...". De très populaire, voir insalubre, ce quartier devient attirant, charmant, gagnant !Je me suis installée ici, d'abord pour des questions budgétaire, mais aussi en réaction aux 4 premières années passées à Paris Auteuil. Années de mélancolie, de questions, de soupirs, de suspensions dans un monde sans couleurs, sans odeurs, sans consistance, sauf celle de l'attente. Mais c'était beau la mélancolie Villa Molitor. Mais c'était beau l'ennui à Paris XVI. Alors en réaction au Paris naphtaline des beaux quartiers, je me suis projeté dans un Château haut en couleurs, en odeurs, en chaleurs, mais pas vraiment beau. Un Château en Afrique noire, un Château en enfance. Un Château dans la débrouille, dans le berceau de la Commune. Un Château de galères, de deals, de solidarités..d'entrepreneurs, créateurs... Tout est entrain de changer.
Le changement vient ne mangeant. Ici c'est avec la Boulangerie Tembely qu'il est venu. Et puis par touches, les fenêtres se sont fleuries, les vélos ont tinté, les bandes de jeunes se sont déplacées. Et puis un jour les dealers ont quitté pour de bon notre cage d'escalier. Et puis un jour la Maison Château Rouge s'est installée juste en face de nos fenêtres. Et puis tout va si vite que je me demande si nous aurons l'occasion de tout tester.
 La première impression de Château Rouge c'est l'Afrique noire : RDC, Mali, Sénégal, Congo, Cameroun. Passée la première impression, je perçois la culture populaire. L'héritage de la Commune écrasé par la meringue Montmartre, encore perceptible sur un coin de bar ou dans une chapelle de l'église St Bernard. Le quartier pauvre de Paris, une communauté d'alternatifs naïfs, havre pour les créatifs. Un terreau réconfortant pour ceux qui on choisit de ne pas vivre Métro Boulot Dodo, mais qui ne savent pas vraiment de quoi sera fait demain... 
Demain? James est à l'école ici, au cœur du quartier Château Rouge, en ZEP. Et après, quels choix fait on pour lui, pour soi, et pour la société? Et après, est ce que la gentrification va vitrifier le quartier dans une idée idéale de l'Afrique Noire? ou la pression créative fera perdurer la vie de quartier comme un laboratoire des sociétés modernes?

à creuser : du musée au laboratoire social, les villes de demain

à développer : le sentiment d'appartenance à un quartier, le faire appartenance?

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