dessein
branding : alors que la valeur Nature est sur-exploitée, dévoyée,
comment l'incarner en une vérité transcendante, intemporelle,
mystique ?
impulsion personnelle : pourquoi la Culture Européenne m'interpelle toujours autant, pourquoi les Cannons du beau sont ils toujours aussi émouvants ?
impulsion personnelle : pourquoi la Culture Européenne m'interpelle toujours autant, pourquoi les Cannons du beau sont ils toujours aussi émouvants ?
L'automne
est poisseux, les virus vicieux et teigneux. J'ai besoin de me
réchauffer le cœur, j'ai besoin d'intense chaleur. J'associe
souvent l'automne, la pluie dans les feuilles tombées dans la cour,
les jours trop courts, le réconfort des matières lourdes : la
laine, les velours, les cuivres... à la Colombière, à Fondette, à
Tante Annick et Jean Paul. Murs tapissés d'affiches d'expositions : Petit Palais,
Orangerie, Peinture Flamande, Natures Mortes, Caravage, Rembrandt... Raccourcis émotionnels, ce temps humide et gris,
l'exposition Rembrandt me semble être le lieu indiqué pour une
Randomnée du Jeudi.
Musée
Jacquemart André, dans un quartier que je n'arrive pas à aimer, ce
lieu improbable organisé pour le Spectacle Social de l’Élite :
une mise en scène de la vie privée grandiose, clinquante,
extravagante. Trop extravagant pour être vraiment beau. Comme si
l'hôtel Jacquemart André, conçu et construit au début du Xxeme
siècle, n'était qu'une expérience proposée aux visiteurs, au lieu
d'être le fruit d'une quête pour atteindre la beauté. A chacune de
mes venues au Musée Jacquemart André, je suis surprise de retrouver
un peu du goût de poudre et de l'odeur de perle de chez mes grands
parents paternel : l'autorité tape à l’œil des petits
meubles dorés dans un appartement rationnel boulevard de la Reine à
Versailles. Écrire le goût et l'odeur de l'hypocrisie serait
méchant, mais je suis malaise dans ces compromis, comme s'ils
cachaient la vérité des personnes qui habitent ces lieux.
Aujourd'hui,
le Musée Jacquemart André est occupé par les vaillants
représentants du 3ème et 4ème âge. « Non je ne peux pas
vous laisser passer dans la file, sinon je ne passerais jamais... ».
C'est étrange que ce type de culture soit à ce point délaissé par
les plus jeunes. C'est étrange que ce type d'expositions soit à ce
point couru par les plus âgés. Et pourtant, il y a tant de
convention dans la Pop Culture... Et pourtant, les grands artistes
dits classiques ont avant d'atteindre la postérité créé une
rupture, une révolution pour imposer leur vision personnelle de la
beauté, de l'art... Finalement les goûts et les générations sont
relatifs, ce n'est qu'une question de point de vue. Et la quête du
beau et de l'art se construit en réponses aux générations passées,
des cycles qui permettent dans le berceau de l'Europe, de revisiter à
l'infini l'antiquité et la chrétienté. Une diagonale créative de
la botte de l'Italie au Plat Pays, du bassin mystique de la
Méditerranée aux plaines ouvrières des grands fleuves du Nord. Les
paysages, reflets du façonnage de la nature par une culture européenne invasive.
Les nativités, aveux du mystère de l'amour et de la chaire par une culture européenne rationnelle.
Rembrandt
intime. Une intimité que l'on regarde dans le journal de ses
autoportraits : les flous, les fragilités du corps, la vitesse
du geste, un combat entre la précision du geste et l'élasticité de
la matière, la peinture entrain de se faire. « Selfies »
d'un artiste au regard interrogatif quand il se peint : se
demande-t-il qui il est ? Une part d'ombre représentée dans
les clair-obscurs. Ce qui reste dans l'ombre est le mystère que nous
remplissons avec notre imagination personnelle. La lumière naît de
l'ombre, faite de bruns, rouges et roux. Une lumière supra
naturelle, fruit d'une pensée qui dépasse l'observation de la
nature et le respect des conventions. Une lumière sculptée à force
de dessins, esquisses et gravures. « Le trait est synthétique,
les lignes « brutales » traduisent la vérité dépourvue
de superflus. L'essentiel seul demeure. L'art de Rembrandt atteint un
équilibre rare alliant maîtrise technique et liberté mystique.
L'essentiel : le rapport entre un sujet, les couleurs et la
lumière qu'elles suggèrent. Une présence extraordinaire qui
s'exprime dans les portraits par une impression de vie d'autant plus
saisissante que les sujets semblent saisis à l'arrêt, dans une
fraction d'éternité. »
à
creuser : l'équilibre entre les couleurs et la lumière qu'elles
suggèrent
à
développer : la
fraction d'éternité dans les portraits

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