samedi 24 décembre 2016

et si on restait à la maison... #kissesfor2016 merci @CoudamyArchitectures

Cet automne, nous sommes moins dehors. Les forêts ont elles perdus leur attraits? leurs irrésistibles mordorés? leurs airs frais? Cet automne, nous sommes restés confinés à l'intérieur, à la maison. Cet automne, les microbes, les jeux de James, les babillages d'Aimée, mon coeur gros ont eu besoin de s'abriter dans la maison que Paul nous a conçu. Notre maison est un havre de lumière, l'air circule, les couleurs vibrent ici et là, souvent il flotte un doux parfum de café ou de cuisine, et j'aime regarder le temps qui s'écoule dans mon plaid. Souvent assise là où tu t'étais installée, je repense à ton sourire quand tu étais rentrée, quand tu as découvert le travail de Paul. Tu semblais fière et soulagée... oui, à la maison nous serons très bien ! Au point que ma maison me manque quand je n'y suis plus. Au point qu'il m'est un peu difficile de la quitter.

Maison. Je rencontre beaucoup de personnes qui ne projette rien de plus qu'un habitat dans leur maison. Qui me disent, "moi je ne m'attache pas, je pourrais partir demain !". Peut être parce que j'ai souvent déménagé enfant. Certainement aussi pour cela que l'amour de ma vie est architecte ! Mais pour moi, la maison est un repère, une architecture de la journée, un point de confiance. En voyage, en bivouac, en pique nique, vite : je nous organise une table, une cabane, une vie pour poser les affaires et orchestrer les relations des uns aux autres. Une maison, ou l'idée de la maison c'est aussi être en capacité d’accueillir. Dans ma maison je peux prendre soin de toi, tout en dévoilant une partie de moi, de nous.

  
En anglais "Homesick", mal de maison, pour dire avoir de la nostalgie. Quand je me sens loin, quand je me sens sans maison, quand je ne me sens pas au monde et aux autres : je me sens mal accueillie, je me sens mal. J'ai eu besoin de retrouver une maison. Avant, avant que tu sois malade, avant que la maison soit la mienne, celle de Paul, James et Aimée. Avant, la maison c'était La Regardelle. Une belle maison. Une maison si belle qu'on la regardait. La Regardelle, notre lien à la France, quand nous étions si loin, quand peut être tu te sentais un peu seule. Comme autre maison, il y avait la maison de Baugé. Bonne Maman était née dans cette maison. Cette maison a été la marmite d'une culture de famille forte, par delà le décès de Bon Papa et les années qui passent. Est ce que tu pensais souvent à cette maison quand ton père te manquais? Est ce que tu les imaginais tous là bas autour de la cheminée pour te réconforter? La maison de Baugé a été vendue presque en même temps que La Regardelle. Il n'y a plus de cheminée pour se réchauffer.


Il parait que les Danois cultivent le "Hygge", le confort, pour être heureux. Un confort venu du froid, où on se retrouve dans la lueur d'une bougie, sous un plaid, ensemble. La maison devient un renfort contre le froid d'une relation mécanique. La maison pour cultiver des relations les uns aux autres informelles, faites de confidences et de douces attentions. Dans la maison, être ensemble est un réconfort. C'est culcul... mais si ça marche...


Depuis la naissance d'Aimée, la maison est à Château Rouge. La maison de notre famille, pour construire la culture de notre famille, notre façon d'être aux autres, de les accueillir, de faire entrer l'extérieur, d'en faire un point de départ vers les forêts.

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