lundi 12 décembre 2016

#RandomnéesDuJeudi une traversée du bois de Boulogne, traversée d'une collection #chtchoukine avec @plip

dessein branding : les cycles d'appréciation d'une rupture : du choc, à la reconnaissance sociale, le statut de référence, puis l'état générique.
impulsion personnelle : s'aérer, s'évader, s'élever pour soulager le poids de mes pensées.

Je retrouve Felipe à l'orée du bois... et nous partons à la recherche d'un vaisseau au dessus de la cime des arbres. Il fait beau, il fait froid ... mais l'air véhicule ces petites particules qui font regretter les anticyclones, qui ne sont plus synonymes de pureté... Et chaque jour de brouillard, où Paul se réjouit que l'on puisse respirer "sans crainte", je repense à ce roman de Barjavel, où les protagonistes se débattent dans les vapeurs d'hydrogène. Et lors de chaque épisode de pollution se pose la question du masque : le seul avantage que je perçois est celui de rendre visible cette pollution. Mais déjà les casques, les lumières... entravent la liberté ressentie d'un mode de transport doux. Je trouve injuste que ce soit encore les doux qui encaissent les inconséquences des forts. Heureux les doux... Bref, l'air de rien, nous nous échappons : Felipe de ses rendez vous professionnels, moi des méandres de mes pensées à travers les bois, pour aller à la rencontre d'un collectionneur. Au détour d'un chemin, les voiles de Gehry... un peu, beaucoup, piteusement "gamifiées" par Buren. Autant, je suis interloquée, impressionnée par l’œuvre de Buren au Palais Royal, que là... la déco de Noël ce n'est pas mon truc... Si les effets de lumière peuvent être sympathiques, l'effet damier de couleurs ne dialogue pas avec l'envolée de Gehry. Confort Food, Conford Design, Confort Art pour une société de spectateurs hyper-consommateurs. Passons... Dans la file d'attente, encore beaucoup, énormément, passionnément de cheveux colorés, peaux fines et parfumées, mains gantées ... et pourtant je me sens moi même tellement vieille, et pourtant dans cette file, j'ai tellement envie d'endosser mon costume d'enfant rebelle. Peut on être un adulte, un vieux rebelle sans être absolument ridicule?  

Peintures de salon du XIXème siècle. Académiques ou refusés. Aujourd'hui les uns derrières les autres nous pouvons nous satisfaire de poser nos yeux sur ces œuvres que nous connaissons par cœur. Nous les avons vues dans nos livres d'école, dans les livres d'art sur les tables basses, sur les affiches d'exposition, dans des publicités, sur des boites à sucres... Confort Food, Conford Design, Confort Art pour une société de spectateurs hyper-consommateurs. Je crains que Felipe ne s'enfuit... Et avec Chtchoukine, se replonger dans l'Histoire, dans une histoire d'un homme riche et passionné qui a su aiguiser son œil, son goût au contact des avant gardes de son époque. Avec Chtchoukine prendre le risque de la rupture. Alors nous entrons dans les salles Gauguin et Matisse comme on entre dans l'antre d'un artiste déviant, en rupture de la société. Des artiste qui se sont réconfortés et confrontés avec leurs paires pour avancer dans l'Histoire de l'art. Et moi je suis toujours aussi émue de la puissance et de la fluidité de la peinture de Matisse. Et en temps d'hiver, comment ne pas être réchauffé par les extravagantes couleurs de Gauguin. Confort Food, Conford Design, Confort Art pour une société de spectateurs hyper-consommateurs ?

Nous discutons de peintures, de décors, de concepts... Et nous montons dans les voiles du vaisseau de Gehry. Pas un souffle d'air... au secours nos poumons... Passons... Et plus nous montons, moins la foule est concentrée, et plus la collection de Chtchoukine se fait abstraite. Un remous dans la salle Malevitch... Le guide, tout de noir vêtu se fait prendre à partie par son auditoire aux cheveux colorés shampooinés, brochés : pourquoi faire tant de cas d'un Carré Noir ? Et nous écoutons le joli guide dire son enthousiasme pour l'abstraction, le retour à la vérité, la quête d'une vision qui n'aurait pas été conditionnée par l'Histoire. Et les chevelures dorées dodelinent, ne trouve pas cela beau, ne le mettrait pas dans leur salon... Felipe et moi avons nous été éduqués à l'audace de l'abstraction ? Les cycles nous ont ils fait passer de la dimension de décor à la dimension de la pensée ? La dimension de la pensée est elle encore subversive ? Peut on dire et écrire cela, sans perdre la spontanéité d'un enfant rebelle ?

à creuser : l'abstraction ! L'art de la pensée ?... ou l'art de ne penser à rien...
à développer : la folie de la collection

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