dessein
branding : les cycles d'appréciation d'une rupture : du choc, à la
reconnaissance sociale, le statut de référence, puis l'état
générique.
impulsion personnelle : s'aérer, s'évader, s'élever pour soulager le poids de mes pensées.
impulsion personnelle : s'aérer, s'évader, s'élever pour soulager le poids de mes pensées.
Je
retrouve Felipe à l'orée du bois... et nous partons à la recherche
d'un vaisseau au dessus de la cime des arbres. Il fait beau, il fait
froid ... mais l'air véhicule ces petites particules qui font
regretter les anticyclones, qui ne sont plus synonymes de pureté...
Et chaque jour de brouillard, où Paul se réjouit que l'on puisse
respirer "sans crainte", je repense à ce roman de
Barjavel, où les protagonistes se débattent dans les vapeurs
d'hydrogène. Et lors de chaque épisode de pollution se pose la
question du masque : le seul avantage que je perçois est celui de
rendre visible cette pollution. Mais déjà les casques, les
lumières... entravent la liberté ressentie d'un mode de transport
doux. Je trouve injuste que ce soit encore les doux qui encaissent
les inconséquences des forts. Heureux les doux... Bref, l'air de
rien, nous nous échappons : Felipe de ses rendez vous
professionnels, moi des méandres de mes pensées à travers les
bois, pour aller à la rencontre d'un collectionneur. Au
détour d'un chemin, les voiles de Gehry... un peu, beaucoup,
piteusement "gamifiées" par Buren. Autant, je suis
interloquée, impressionnée par l’œuvre de Buren au Palais Royal,
que là... la déco de Noël ce n'est pas mon truc... Si les effets
de lumière peuvent être sympathiques, l'effet damier de couleurs ne
dialogue pas avec l'envolée de Gehry. Confort Food, Conford Design,
Confort Art pour une société de spectateurs hyper-consommateurs.
Passons... Dans la file d'attente, encore beaucoup, énormément,
passionnément de cheveux colorés, peaux fines et parfumées, mains
gantées ... et pourtant je me sens moi même tellement vieille, et
pourtant dans cette file, j'ai tellement envie d'endosser mon costume
d'enfant rebelle. Peut on être un adulte, un vieux rebelle sans être
absolument ridicule?
Peintures
de salon du XIXème siècle. Académiques ou refusés. Aujourd'hui
les uns derrières les autres nous pouvons nous satisfaire de poser
nos yeux sur ces œuvres que nous connaissons par cœur. Nous les
avons vues dans nos livres d'école, dans les livres d'art sur les
tables basses, sur les affiches d'exposition, dans des publicités,
sur des boites à sucres... Confort Food, Conford Design, Confort Art
pour une société de spectateurs hyper-consommateurs. Je crains que
Felipe ne s'enfuit... Et avec Chtchoukine, se replonger dans
l'Histoire, dans une histoire d'un homme riche et passionné qui a su
aiguiser son œil, son goût au contact des avant gardes de son
époque. Avec Chtchoukine prendre le risque de la rupture. Alors nous
entrons dans les salles Gauguin et Matisse comme on entre dans
l'antre d'un artiste déviant, en rupture de la société. Des
artiste qui se sont réconfortés et confrontés avec leurs paires
pour avancer dans l'Histoire de l'art. Et moi je suis toujours aussi
émue de la puissance et de la fluidité de la peinture de Matisse.
Et en temps d'hiver, comment ne pas être réchauffé par les
extravagantes couleurs de Gauguin. Confort Food, Conford Design,
Confort Art pour une société de spectateurs hyper-consommateurs ?
Nous discutons de peintures, de décors, de concepts... Et nous
montons dans les voiles du vaisseau de Gehry. Pas un souffle d'air...
au secours nos poumons... Passons... Et plus nous montons, moins la
foule est concentrée, et plus la collection de Chtchoukine se fait
abstraite. Un remous dans la salle Malevitch... Le guide, tout de
noir vêtu se fait prendre à partie par son auditoire aux cheveux
colorés shampooinés, brochés : pourquoi faire tant de cas
d'un Carré Noir ? Et nous écoutons le joli guide dire son
enthousiasme pour l'abstraction, le retour à la vérité, la quête
d'une vision qui n'aurait pas été conditionnée par l'Histoire. Et
les chevelures dorées dodelinent, ne trouve pas cela beau, ne le
mettrait pas dans leur salon... Felipe et moi avons nous été
éduqués à l'audace de l'abstraction ? Les cycles nous ont ils
fait passer de la dimension de décor à la dimension de la pensée ?
La dimension de la pensée est elle encore subversive ? Peut on
dire et écrire cela, sans perdre la spontanéité d'un enfant
rebelle ?
à
creuser : l'abstraction ! L'art de la pensée ?... ou l'art
de ne penser à rien...
à
développer : la folie de la collection
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