samedi 25 février 2017

Liberté. Égalité. Fraternité // Comment revenir à une relation de respect, quand on s'est moqué, insulté, ignoré ?

Quand j'ai commencé à travailler ... il y a un siècle ... moi qui suis une vieille dinosaure née en 1979 ! Moi qui ait connu le téléphone avec et sans fils, le téléphone satellite, le téléphone longue distance. Moi qui ait connu l'URSS, la chute du mur de Berlin, le capitalisme c'est la fin de l'histoire, vive le capitalisme, tout se vend tout s'achète. Moi qui ait connu l'internet modem, l'internet j'ai plus besoin de sortir de chez moi, l'internet dans ma poche comment sortir de la toile, le UX, la data, l'Intelligence Artificielle : putain ! tu vas me laisser faire des choses complètement inutiles et inefficaces, parce que moi je trouve que c'est plus poétique de faire comme ça ! Et arrête de surligner mes fautes d'orthographe, d'abord parce que les fautes vraiment graves, tu ne les voies pas, et surtout parce que tu appauvris mes non sens, mes lapsus, mes concepts !!!!
Quand j'ai commencé à travailler … en 2004, la cible, qu'il fallait tenir en mire, toucher et capturer, était un consommateur bien docile, et donc une femme, attachée à son caddie. Une femme d'âge moyen, de beauté moyenne, aux moyens moyens : Madame Michue. Pauvre Madame Michue, on s'est tellement moqué de toi, on a tellement souri d'un air entendu à ceux qui tentait, probablement trop mollement, d’insuffler de la tendresse à défaut d'empathie envers toi. Comme nos relations sont régies par le principe de réciprocité, un principe de réalité, implacable, un vrai boomerang, qui revient en plein gueule, Madame Michue a renvoyé aux marques et aux entreprises ce manque de respect. Et depuis les marques tentent de rétablir un lien. Les agences de pub ont beaucoup travaillé, ce fut une belle période de blablabla... Puis ce sont les designers qui ont travaillé pour rendre les produits et les services plus ergonomiques. Ce fut une belle période de flat design... Et maintenant, ce sont les cabinets de conseils en transformation collective qui sont à l’œuvre. C'est une belle période de remise en question en interne du rôle, de la posture, de la nature des collaborations : hiérarchies, générations Alphabet, burn, bore, born out, anarchie… blablabla ... !
Le respect ne se décrète pas. Comment revenir à une situation de respect ? Petit à petit faire bouger les curseurs, pour que chacune des parties se sente et soit véritablement libre dans ses pensées, dans ses actes… et se considère et soit l'égale de l'autre... Liberté. Égalité. Fraternité.
Petite ritournelle : Liberté. Égalité. Fraternité. Petite ritournelle que l'on a répété enfant dans une classe. Petite ritournelle qui se répète ici et là dans les villes et les villages. Liberté. Égalité. Fraternité. Elle est gonflée notre devise. Alors que les airs sanglants de la Marseillaise retentissent à tout bout de chant, scander comme un mantra Liberté. Égalité. Fraternité. fait du bien... La pulsion naturelle pour la Liberté et l'idéal humaniste d'Égalité, sont confrontés au principe de réalité la Fraternité. La Fraternité, c'est appartenir à un tout sans l'avoir choisi. La Fraternité, c'est être parmi les autres, et être conscient que l'on ne peut pas s'échapper, et préférer le respect comme stratégie de bonne et longue vie... Ce frère, cet autre humain, ce Caïn et cet Abel... La Fraternité, c'est l'acceptation et l'affirmation d'une condition d'humain. Humain, pragmatiquement humain, avec son temps, ses imperfections, ses rêves... La Fraternité, c'est peut être ce qui manque à ces entreprises, à ces politiques, à ceux qui hurlent la Marseillaise, à ceux qui ont perdu tout contact avec la réalité humaine.
 

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