mercredi 17 mai 2017

#CloudSpotting rêver, créer ou penser // vous avez dit #BrandCulture? quels sont les codes?

Prendre l'avion seule. Perdre mon temps seule dans le ciel, transpercer la couche nuageuse atteindre le bleu éternel et me dire que si je meurs... ce n'est pas grave... Mon voisin est vieux,  il a retiré ses Birkenstocks. Les pieds nus bien à plat sur la carlingue de l'avion, il a les yeux rivés sur son écran où entre les tâches les chiffres s’alignent. Mon voisin parle, écrit, pense cette langue étrange, le code. A côté de moi, à côté de nous, indifférent au ciel, aux nuages, il code. Il a cette politesse des personnes un peu absente. Il a cette beauté des personnes qui ne s'imposent pas, qui semblent flotter entre deux courants d'air. Il pellette les nuages. Je pellette les nuages. Nous pelletons les nuages.
Tu n'aimais pas prendre l'avion, mais tu savais pelleter les nuages.  Tu vois ce que je veux dire? Seule dans l'avion les nuages se percutent, se fondent les uns aux autres, des percées bleues apparaissent. Seule je tente de faire le tri de mes émotions. Cet homme est si concentré dans son code, et moi si éparpillée, si en colère... Quels sont mes codes? Dans la pénombre de la villa Via Cassia, dans le rose orangé de ma chambre à La Regardelle ... je me répète les codes "no thing is very much fun anymore", je me tape la tête contre les murs, détruit tout devant moi, en passant et repassant, et repassant les 33 tours sous le diamant ....
2017, encore et encore envie et besoin de hurler ma colère, ma peur... PUTAIN VOUS ÊTES PAS MALADE DE LAISSER TOUTES CETTE HAINE, CETTE AVEUGLEMENT S'INSTALLER.
Toi, toi, toi, toi, toi qui es trop embarrassé de ta liberté, laisse les autres vivre putain! ne me vole pas ma vie! tais toi, ta gueule, ta gueule, ta gueule, ta gueule... Je ne veux plus te voir, tu n'existes plus. Je te déteste. Tu me fais peur, tu m'empoisonnes la vie. Toi qui me ressembles tant quand tu es fasciné pas la beauté de l'uniformité forte, mais qui ne réfléchis pas,. Toi qui ne fais pas l'effort de te penser par rapport à un tout. Depuis 2002, depuis mes premiers pas dans la vie d'adulte, tu es là. Tu m'enfermes dans ton obsession d'unité identitaire, dans ma culpabilité. Et le mur pierre après pierre réapparait. Il se fait de plus en plus présent, oppressant, haut et resserré. Oui c'est à toi TOI que je parle. Toi qui a glissé ton bulletin dans l'urne pour le Front National. Toi que l'on craint de froisser. Toi que l'on doit protéger parce que tu es un peu limité. Toi qui ne codesque ce que tu vois dans la limite de ton écran. Toi qui a ingurgité sans réfléchir, pour pouvoir parler avec tes collègues à la cafette. Toi qui a bingé toutes les saisons de Games Of Trones. Toi qui a oublié The Wall. Toi qui frémis pour Jon Snow. Toi qui penses te protéger de tes peurs archaïques en construisant nouveau code, un mur. Toi que j'ai envie de jeter de l'autre côté de mon mur. Toi qui me fais me frapper contre mon mur. Toi qui ne parles pas le même code que moi, que je ne comprends pas.
Les traces, les empreintes, les codes des marques se superposent, s'embrouillent, s’effacent et s'affichent selon nos émotions, nos colères, nos vibrations. Anarchie, la faucille et le marteau, le Phi des gens insoumis, NoLogo? jamais silencieuses, les marques, les signes, les idéaux, les non-idéaux façonnent, travaillent, sapent nos esprits ... donnent un code à nos profondes folies.
Folies profondes, profondément ancrées dans nos inconscients et intelligences, fictions et auto-fictions, prophéties et auto-prophéties. Le choc quand je réalise que mon Androïd, qui là à côté de moi fait sa mise à jour, aujourd'hui comme hier, comme il y a un peu moins de 10 ans, est tout droit sorti de notre affection partagée pour les droïdes de Star Wars.... 
Haaaaa, je deviens dingue... Les nuages se croisent et mutent en monstres torturés, l'avion atterrit à Orly, je n'ai plus le temps de rêver, penser, réflectionner...

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