mardi 6 juin 2017

c'est beau le chaos // qu'est ce qu'un #code #branding?

« Tu vois ce que je veux dire ? »... et je parlais et je parlais et je parlais. Toutes mes idées chaotiques, toutes mes pensées, tous mes télescopages, carambolages que je ne peux pas retenir. Mes peurs, mes rejets, mes exaltations et donc mes colères, mes envies et donc mes colères... Comme j'ai du te barber, t'escagasser, t'ennuyer, te saouler. Avec toi, le robinet était ouvert. Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours ressenti un besoin urgent de partager avec toi tout ce qui me traversait l'esprit. Comme tu devais soupirer à l'intérieur, me sourire, essayer de me tempérer, puis finir par dire que l'on y pouvait rien... ce qui avait le don de me remettre en pensée, m'énerver, m'étrangler... Parfois tu devais ne plus vraiment écouter. Peut être que tu pensais qu'il serait bien que je prenne plus le temps de t'écouter... pour de vrai. Me dire combien tu avais mal, combien tu étais angoissée. Et je parlais, et je parlais... parce que j'avais peur de ne pas exister ? parce que je n'arrive pas à gérer toutes les idées qui se percutent dans ma tête ? parce que je voulais capter ton attention ? Tu vois ce que je veux dire ? Et je parle à tord et à travers ...
Et c'est le chaos. Tout est en vrac, tout est bousculé, effondré, je n'ai plus de points de repère. Angoisses... Peurs... La peur du monde. La peur de moi au monde : est ce que je suis normale ? C'est toujours rassurant d'entendre d'autres voix reprendre les mots qui se bousculent dans mon cerveau. Et si j'étais finalement normale et banale ? Regrets... Envies... Colères...

Les maux s'échappent, s’emmêlent, se font des croches, des punch, s’aplatissent, s'étirent, se retournent, s'effacent, surgissent... je ne sais plus par où les prendre. Parfois tu as la patience de m'aider à filer mes bobines. Parfois les nœuds sont tels, qu'il faut les expulser. Vomir dans le vent des paquets d'émotions non gérées: hurler à l'intérieur, crier à l'extérieur. Expulser cette matière informe d'idées, de mots mal formés, d'images trop fortes, de sons dissonants. Hurler pour faire quelque chose de mes colères, envies, regrets.
Assise en tailleur, je sers le corps hurlant de mon garçon. De grosses larmes coulent sur ses joues. Ses yeux envoient des éclairs. Son corps tremble de ne plus pouvoir contenir tout son chaos. J'aimerais t'aider mon James. Quel est ton code ? Quel noms, quels mots, signes, idéogrammes mettre sur tes folies ? Comment les nommer pour les canaliser ? Quelles chorégraphies pour que ton corps laisse échapper ce qui agite ton esprit ?
Et moi ? À part déblatérer, est ce que je fais quelque choses de mes chaos ? Comment entretenir une relation passionnée et constructive avec mon chaos, mes idées en construction, mots mal orthographiés, images en technicolors. I'm unstoppable, We are unstoppable. A nous la liberté de commencer quelque chose (Hannah Arendt )...

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