jeudi 31 août 2017

#MomentsParfaits #MaJolieMother, la fin d'un été sans fin, enfin // comment accepter l'#incertitude?

Les nuages ont glissé sur la grève, à travers les cols et les sommets, j'ai cherché à les attraper en montant dans de jolis avions blancs. Avant la fin de l'été précédent, il y avait eu un automne, un pique-nique dans la vallée d'Aspe toute rouge. Il y avait eu un hiver, une dernière longue promenade le long des vagues noires de l'Atlantique. Il y avait eu trop de peurs, de silences, d'incompréhensions, de ressentis de rejet. Impossible de me concentrer sur le bébé qui grandissait dans mon ventre, j'étais comme aspirée par le vide.
Le sentiment de vacuum, d'espace vide par le milieu. Impossible de te parler. Peut être que je n'étais qu'abrasion tant j'avais mal de te voir mal? Peut être que tu avais trop de douleurs pour pouvoir mettre des mots? Peut être que tu avais peur de me faire peur? S'était horrible, cette impression d'être si loin. Je ne l'ai su, compris, entendu que longtemps après, les lésions sur le foie. Et Polo que je contraints à mon entêtement : passer du bon temps aux Arcs : la seule certitude à laquelle je tentais de m'accrocher depuis le mois de Novembre. Est ce que tu m'en veux? Est ce que vous m'en voulez?
oui certainement...
Saint Savin, se retrouver et se réchauffer au printemps, adossés à la chapelle. "L'expérience spirituelle est avant tout une expérience pratique d'amour". Qu'est ce que l'amour? c'est te suivre sur ce chemin que l'on avait emprunté il y a si longtemps, le temps d'un moment parfait sous la neige... c'est te suivre une main sur mon gros ventre, l'autre tenant celle de James, avec Daddy, Polo et sa famille à coté. Mais est ce que l'on s'est parlé, dit, expliqué, non ... La chimio, les cheveux, il fallait se batte, il fallait avoir la foi, tout irait bien.

Le bébé est arrivé très vite ... impossible pour moi d'accepter la réalité, ton foie s'est dégradé. Je te voyais perdre tes joues, tes épaules, tes couleurs, tes forces, je te voyais gonfler de partout ... mais je ne voulais pas réaliser, comprendre, accepter. Et tu ne parlais que de la chimio, et je te poussais à te battre, et je ne t'ai pas aidée à adoucir ces derniers jours. Depuis l'hiver des épines avaient poussé : j'avais peur, je ne pouvais plus te parler, je ne te comprenais plus, je ne voulais pas te comprendre. Aimée est dans tes bras, à côté de toi pendant la sieste, j'aurais tant voulu être moi aussi dans cette état de tendresse, cette immédiateté, ce présent.
Des non-dits comme des barrières qui empêchent de laisser passer les nuages. Est ce que l'on peut tout dire, même la mort? Est ce que le dire peut exprimer un ressenti? Est ce que dans les souvenirs on peut retrouver la confiance? L'année écoulée a été chaude. Trop chaude, trop pleine d'orages et de tempêtes, de rendez vous manqués, de moments gâchés. Plus loin, plus haut, cet été, avec Paul, James et Aimée nous avons pris le temps visiter les nuages.

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