samedi 3 mars 2018

la marchandisation de la culture, la résistance des losers // qu'est qu'une bande à part? la contre culture? // que signifie pour moi 1968?


Distraitement j'entends à la radio la France a vendu un Louvre à Abu Dhabi, un Pompidou à Shanghai... Mon premier sentiment, c'est quand même plus chic que des armes ou du poulet bas de gamme. Puis un sentiment de fierté, La France, la Grande Culture, que c'est beau, que c'est beau, que c'est beau ! Et enfin, le dégoût : ça sonne comme la quinzaine des soldes. « Grande Braderie de la culture française, 2018 2019, allez, allez ... c'est du premier choix, je vous fais un package le siècle des lumières et les impressionnistes, allez, allez ma bonne dame ... faut pas la laisser passer, la culture à la confiture ». Grande braderie de la culture française, de cette richesse préservée et constituée pour nous, le peuple, par nos impôts, par nos subventions, par nos fonctionnaires. Cette richesse culturelle, pour laquelle chaque année il faut défendre les crédits. Cette richesse culturelle, qu'il faut sans cesse défendre tels des chevaliers. Cette richesse culturelle qu'il ne faudrait pas considéré comme une ressource infini, mais plutôt comme une matière vivante et fragile. Cette richesse culturelle qui par trop de restriction, de renfermement, de manque de partage peu s'appauvrir si rapidement en quelques clichés et souvenirs poussiéreux sur une étagère abandonnée.

La Culture, la dernière grande richesse commune, dans laquelle tou.t.e.s pouvions puiser, contribuer, s'y cacher, s'en inspirer, s'en débattre, est monétisée. Rationalisée, objectivée, échangée, vendue, la culture perd de sa nature organique d'un peuple, d'une époque. Vendue la culture devient une ressource limitée : petit à petit elle perd de son aura. Elle n'est plus le reflet de notre complexité, de notre sentiment esthétique.

Contre culture, éternel retournement de perspectives. Alors que la culture se meurt, les beautiful loosers reprennent le leadership d'une nouvelle société, le cool. Une bande à part, toujours à questionner la modernité. La liberté de questionner ce qui se fait... ou pas.
 #bandeàpart #CharlottePerriand lead with the #cool, par amour de la montagne, redessiner l'habitat, quand l'efficacité se fait épure radicale ... 
  #bandeàpart #Björk lead with the #cool, venus as a boy. Délicieuse sophistication sauvage ...  
  #bandeàpart #LeonardCohen lead with the #cool, la poésie de l'intime, la beauté du questionnement, le lâcher prise du chanteur ... #BeautifulLosers ... 
  #bandeàpart #StFrancoisdAssise lead with the #cool, la confiance qui permet de lâcher prise. Ne plus avoir peur ni des autres ni de demain pour être vivant et exalté par la beauté du monde ...  
  #bandeàpart #ZackDeLaRocha lead with the #cool, la beauté de la colère. Une énergie venue du plus profond de l'intime. La rage d'exister ... 
  #bandeàpart #CatStevens lead with the #cool, la poésie, le mystique, être poursuivi par l'ombre de la lune ... 
  #bandeàpart #EvaJjoly lead with the #cool, le politique et l'éthique, le combat pour une société libérée de la loi du plus fort. Le chevalier des temps contemporains ...
 #bandeàpart #Moitessier lead with the #cool, le marin, le navigateur, le vagabond. Finir en tête la première course autour du monde en solitaire, et finalement renoncer, s'enfuir, repartir vers les eaux libres, ne plus s'arrêter ...
  #bandeàpart #Colette lead with the #cool, l'écrivain acharné de travail, la femme libre, la fille, la mère... sans cesse aller chercher le beau dans un paysage, une voiture, un enfant laissé quelque semaine à l'air sain de la Corrèze



Bande à part, bande d'individualistes repus de contre culture. Née en 1979, Ma Jolie Mother avait 20 ans en 1968. Elle parlait de sa jeunesse comme d'un long éclat de rire, cet été particulier dont elle parlait comme s'il ne s'était pas vraiment arrêté, c'est juste qu'elle avait vieillit, changé de vie. Née en 1979, par maman, par l'esprit de ce temps, j'ai été élevée dans un idéal individuel de liberté et autonomie, sans qu'il soit vraiment fondé sur une idéologie. Cet esprit était, il me semble, des pratiques d'éducation, de nouveaux usages, plus qu'un endoctrinement vers une utopie. Le mur de Berlin étant tombé en 1989, je n'ai pas reçu la propagande sociale de gauche, ni écouté les intellectuels, qui avaient été relégués au rang de meubles encombrants à l'heure de la course contre la monnaie.

Ce n'est qu'aujourd'hui, année anniversaire de la révolution sociale de 68, que je découvre l'université de Vincennes, les avancées en philosophie et psychanalyse, par des penseurs à peine sortis de l'école... Le concept d'individu aligné, bien dans son corps, ses idées, son histoire, hors du cadre d'une religion ou caste sociale... Le pouvoir libérateur de poser des questions sur tout... 

A combien évalue t'on la culture née de 1968 ? Est ce qu'enfant de cette culture, je cultiverai toujours un goût gourmand et curieux pour la contre culture ? La contre culture, la culture spontanée, irrévérencieuse et réfléchie, née du plus intime qui fait notre humanité ...

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